Peut-on faire les soldes quand on aspire à une vie éco-responsable ?

Sur Internet et dans toutes les boutiques, les commerçants se livrent depuis le mercredi 9 janvier à la guerre des soldes 2019 : suite aux mouvements sociaux des précédents mois, ils comptent sur ces rabais pour retrouver un certain équilibre. Mais ils redoutent plus que jamais le comportement des individus de plus en plus sensibles à l’écologie. Vont-ils céder à la tentation de la consommation, ou revoir leurs dépenses à la baisse ? Peut-on faire les soldes quand on tend vers un mode de vie écoresponsable ?

Alors même que les plus scrupuleux ont suivi à la lettre différents conseils simples pour passer un réveillon de Noël écolo, ils se posent probablement la question des soldes d’hiver : est-il vraiment raisonnable de se prêter au jeu ?

 

Très concrètement, quand vous parcourez les rues de nos villes et les centres commerciaux pour renouveler votre dressing ou vous offrir toutes sortes de cadeaux, vous contribuez à l’économie française. Vous aidez les commerçants vers lesquels vous vous tournez à écouler leur marchandise et à mieux se porter.

 

Mais en parallèle, tous ces achats neufs augmentent aussi la pollution sur notre planète ! C’est notamment le cas avec l’essor de la « fast fashion », pratique très connue des enseignes de mode. Dans les faits, elles ne se contentent plus d’une collection printemps / été et d’une seconde salve de nouveautés pour la période automne / hiver : elles lancent des inédits tous les mois, voire plus régulièrement encore.

 

Cette manœuvre marketing pousse naturellement les clients à consommer davantage, puisqu’ils sont toujours plus tentés par les produits qui viennent renouveler les rayons du magasin. Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir des personnes acheter un vêtement pour ne le porter qu’une ou deux fois. Tout cela n’a rien de bon pour la planète : les chiffres le prouvent.

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Selon des statistiques fournies par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), le secteur de la mode émet à lui seul 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre. On dépasse le cumul entre vols internationaux et trafic maritime avec cette donnée démesurée !

 

Plus spécifiquement, la mode est le troisième pollueur au monde, derrière les secteurs de l’énergie et de l’alimentation. Elle représente 10 % des rejets de CO², notamment à cause du transport de ses produits, des matières utilisées, de la surconsommation d’eau et de la pollution qu’elle génère.

 

En Chine, par exemple, l’industrie textile mobilise une large palette de produits chimiques pour traiter ses vêtements… Ces derniers se trouvent parfois déversés dans nos cours d’eau.

De plus en plus informés au sujet des impacts de la surconsommation sur la planète, les citoyens émettent partout à travers le monde des appels à mobilisation. Très récemment, les Français ont été plusieurs millions à signer la pétition de « L’affaire du siècle », pour réaliser une action en justice contre le gouvernement qui ne respecte pas ses engagements en matière de transition énergétique.

 

Culpabilisant à l’idée d’acheter trop souvent des vêtements neufs, beaucoup d’individus se lancent aussi dans le recyclage et le réemploi : ils cherchent les meilleures alternatives pour donner une seconde vie à leurs anciennes tenues (revente sur des plateformes comme Vinted, dons aux associations, récoltes dans les Relais).

 

Mais pourtant, toutes ces personnes qui aspirent à réduire leur consommation et à limiter leur impact sur la planète vont majoritairement faire les soldes dans des enseignes qui fabriquent hors de nos frontières, et polluent…

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Difficile de penser à des soldes éco-responsables, quand on constate les dégâts causés par l’industrie textile sur nos cours d’eau, par exemple. Toutefois, au même titre que certains désirent utiliser un maximum d’énergies renouvelables au quotidien, on peut revoir sa manière de faire les soldes.

 

Privilégiez autant que possible les produits en circuit court, conçus dans un périmètre proche et dans le respect de processus écoresponsables. Et si vous n’avez pas les moyens de vous procurer des vêtements français, sollicitez le marché de l’occasion.