Comment profiter d’un chauffage silencieux ?

La discrétion des équipements actifs de chauffage et de climatisation d’un logement est inappréciable pour en savourer la tranquillité : la qualité de silence est indissociable du confort intérieur.

 

Entre chuintements de ventilateurs récalcitrants, gargouillis de radiateurs mal embouchés et vrombissements de chaudières logorrhéiques, les équipements de chauffage ont parfois l’art de nous tarauder les nerfs à petit feu. Nombre de désagréments usuels aux installations anciennes sont pourtant évitables. Passons en revue quelques classiques, histoire de réconcilier bien-être thermique et paix des foyers.

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Souffleries

Pompes à chaleur aérothermiqueschauffe-eau thermodynamiquespoêles à granulés équipés de ventilation, ventilo-convecteurs, circuits de VMC et autres bouches d’aération : tous ces équipements font appel à des systèmes de circulation d’air et peuvent occasionner des nuisances sonores plus ou moins sévères. Une première cause peut en être le mauvais dimensionnement des conduits par rapport aux débits d’air, les fuites ou vibrations induites sur les parois du logement. Un examen attentif du circuit et la désolidarisation éventuelle des conduits peuvent en atténuer l’effet. Pour les systèmes qui permettent une variation de la vitesse de ventilation, un simple réglage du débit peut également convenir.

 

Des frottements au niveau de ventilateurs peuvent également être à l’origine de désagréments. Un examen peut de même identifier s’il s’agit de corps étrangers ou de poussières qui obstruent le ventilateur, d’une pale gauchie, d’un roulement endommagé, ou de la vibration d’autres pièces mobiles sur le corps de l’appareil.

 

Pour les échangeurs externes de pompes à chaleur aérothermiques, un soin particulier doit accompagner leur mise en place : l’emplacement sera choisi le plus éloigné possible de pièces de vie et de fenêtres mal isolées phoniquement en évitant les recoins et caisses de résonances dues à la forme du bâtiment. Au-delà, il est souvent utile de les monter sur silentblocs : il s’agit de supports en caoutchouc qui amortissent la transmission des vibrations au bâti. Au-delà, il peut être utile d’installer des écrans anti-bruit ou des caissons insonorisés.

Circuits de chauffage central

Une chaudière peut orchestrer moult sonorités disconvenantes. Des bruits de claquements et de bouillonnements peuvent être dus à l’entartrage ou l’embouage de l’échangeur de chaleur. Au-delà du désagrément, les dépôts de tartres ou d’oxydes (« boues ») amenuisent également la performance de la chaudière. Pour les installations anciennes, en particulier, il est conseillé dans ce cas de faire analyser un échantillon d’eau du circuit pour déterminer quel traitement est le plus adapté : détartrage, désembouage ou remplacement d’un organe défectueux. Ces traitements peuvent augmenter le rendement de près de 20%.

 

Des bruits de cavitation peuvent de même provenir de la pompe de circulation, indiquant éventuellement un régime trop lent. A l’inverse, un sifflement indiquera un régime trop important au regard du diamètre du circuit hydraulique. Pour éliminer les redémarrages trop fréquents de chaudières au gaz, il est également possible d’adjoindre un ballon de stockage au circuit, ce qui permettra d’allonger les cycles de fonctionnement de l’appareil. La pression ou la température trop élevées peuvent également engendrer des nuisances sonores.

 

Certaines de ces nuisances sonores se propagent le long du circuit de chauffage central. Des claquements sont fréquemment occasionnés par la dilatation du circuit lors de la montée en température. Au pire, des « coups de bélier » peuvent se produire lors de variations de pression rapides, comme sur les canalisations d’eau sanitaire. Dans ce cas, le problème est souvent réglé en adjoignant des matières amortissantes au niveau des colliers de serrage des conduites. Au-delà, le calorifugeage des conduits, la mise en place de flexibles au niveau de la chaudière et la désolidarisation d’un conduit de la paroi traversée peuvent souvent en venir à bout.

 

Les gargouillis au niveau des radiateurs sont courants. Ils proviennent de bulles d’air piégées dans le circuit de chauffage. Pour les éliminer, il convient de purger les radiateurs lors de la mise en route annuelle du chauffage, ou en cours d’hiver si nécessaire – dès que le bruit se manifeste. L’opération consiste, pompe de circulation arrêtée, à extraire l’air des radiateurs, du plus proche au plus lointain, au moyen des vis de purge généralement en haut des radiateurs. A noter qu’il existe également des purgeurs automatiques qui évitent l’intervention manuelle.

 

Comme pour la chaudière, un circuit de chauffage peut s’embouer avec le temps, ce qui réduit la facilité d’écoulement et la performance du réseau d’eau chaude tout en augmentant le risque de nuisance phonique. On peut s’en apercevoir lors de la purge de radiateurs, si l’eau contient des boues grises ou des particules d’oxydes couleur rouille. Il est recommandé de faire examiner le réseau toutes les 3 à 5 ans, lors d’une révision annuelle de la chaudière par exemple. Le désembouage en lui-même est relativement simple à effectuer, en s’aidant au besoin de traitements qui solubilisent les suspensions et dépôts indésirables.

Radiateurs électriques

Pour achever cette revue, citons encore les claquements liés à la mise en doute de radiateurs électriques. Ils proviennent d’une part, comme pour les canalisations d’eau chaude, de la dilatation des matériaux induite par la montée en température. D’autre part, ils peuvent également s’originer dans les changements d’états des thermostats mécaniques (interrupteurs bilames). Les radiateurs à inertie ne comportent plus ces inconvénients, par leur température constante, l’emploi de thermostats électroniques parfaitement silencieux et les corps de chauffe en « fonte d’aluminium » moulés en une seule pièce.

Nouveaux équipements

Nous l’avons vu, le silence est un critère important d’un équipement de chauffage. Au moment de choisir un appareil, en neuf ou en remplacement, étudiez de près ses caractéristiques et n’hésitez pas à demander conseil aux professionnels. Les fabricants les plus performants indiquent souvent les qualités phoniques de leurs appareils. Comparez, visitez si possible une installation pour évaluer la présence de bourdonnements en mode veille, le niveau sonore en utilisation moyenne et à plein régime : les différences entre modèles peuvent être énormes.

 

Avant même d’opter pour un système ou l’autre, rappelons une fois encore que les équipements passifs sont toujours à envisager au préalable. Ils permettent d’améliorer directement les qualités acoustiques d’un logement, mais en réduisant le besoin de chauffage, ils permettent surtout de réduire la puissance des équipements actif, ce qui en limitera souvent les désagréments sonores. Partant, une baie vitrée plein sud, l’isolation renforcée des combles, des murs ou l’installation de fenêtres performantes ne troublera jamais le tympan même le plus délicat.

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