Remplacer le béton par un matériau recyclé ? C’est possible

Val’Composite, une société de l’Ouest de la France développe un nouveau matériau 100 % recyclé et recyclable, qui pourrait se substituer au béton pour de nombreux usages. Installée à Puceul, entre Nantes et Rennes, l’entreprise se développe rapidement. Son produit était présenté lors de l’exposition Innov’Climat. Un bel exemple d’économie circulaire.

C’est l’histoire de matières plastiques composites dont personne ne voulait (polyester, fibre de verre). Personne, jusqu’à ce qu’Annie Briand, qui avait déjà monté 3 entreprises auparavant, ne décide de s’y intéresser, et de trouver un moyen de recycler ces 30 000 tonnes de déchets produites annuellement. Le volume de déchets devrait même augmenter dans les prochaines années avec la fin de vie de nombreux produits, jusqu’à représenter 220 000 tonnes par an, soit une multiplication par plus de 7. Les chutes sont d’abord triées, puis déchiquetées, malaxées à chaud, puis moulées et compressées pour obtenir un nouveau produit.

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Pour l’instant, l’entreprise se concentre sur quelques produits, utilisables dans le secteur du bâtiment, des travaux publics, ou des espaces verts. À titre d’exemple, des soubassements de clôtures ou des appuis de fenêtres sont usinés sur la première ligne de production, qui est entrée en service au printemps. Ce matériau a plusieurs qualités par rapport au béton. Il est en effet deux fois plus léger, tout en restant extrêmement solide. Les performances thermiques sont également très intéressantes, notamment dans le cas des appuis de fenêtres, puisque le matériau permet d’éviter les ponts thermiques, fréquents dans les constructions classiques.

Ce matériau coûte en revanche 15 % plus cher que du béton, mais Annie Briand affirme que le surcoût est plus que compensé par les gains au niveau du transport, ou de la main d’oeuvre. Cerise sur le gâteau, le matériau est lui-même 100 % recyclable.

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Le prototypage s’est achevé début 2015, et la première ligne de production est entrée en service il y a peu. 3 autres lignes devraient ouvrir sur le site de Puceul, et l’entreprise prévoit d’ouvrir d’autres sites ailleurs en France. De même, il est prévu de diversifier les produits progressivement. Chaque ligne de production représente environ 5 emplois, preuve que les technologies innovantes et durables peuvent être sources d’emplois. Le projet a d’ailleurs été financé dans le cadre des investissements d’avenir de l’Ademe, et plusieurs partenaires sont intervenus pour soutenir l’initiative.

Retrouvez nos articles détaillés sur les différents produits présentés à l’exposition Innov’Climat :

• Isoler son logement par l’extérieur (presque) sans travaux
• Des fenêtres en fibre végétale contre les ponts thermiques
• Quand connexion rime avec économies d’énergie
• Des matelas recyclés pour isoler les bâtiments