L’aération de la maison

L’aération d’une maison est quelque chose d’essentiel pour s’assurer une bonne hygiène de vie. En effet, si la pollution atmosphérique à l’extérieur de la maison est bien connue, la pollution au sein même de l’habitation l’est moins… Il s’agit véritablement d’un problème de santé publique auquel il faut remédier : remplacer l’air vicié par de l’air sain peut se faire de diverses façons, par des moyens plus ou moins complexes.

Les menaces de l’air stagnant

Il existe une foultitude de produits nocifs que l’on retrouve dans l’air stagnant d’une habitation. Les plus connus sont les composés organiques volatils (COV) qui regroupent :

 

  • les hydrocarbures aromatiques (vapeurs d’essence,  peintures, papiers peints)
  • les hydrocarbures aliphatiques et benzène (cires, vernis, bombes aérosols, colles)
  • les formaldéhydes (bois agglomérés, sols stratifiés, laques, colles, vernis)
  • les composés chlorés (antimites, nettoyage à sec, décapants, désinfectants WC)

 

Leur diffusion se fait lentement : l’exposition prolongée favorise l’apparition de cancers et peut perturber le système hormonal.

 

D’autres molécules dangereuses pour la santé existent au sein de l’habitation :

 

  • le monoxyde de carbone (CO), inodore, incolore et donc indétectable sans moyens spécifiques. C’est un produit qui peut être émis par la combustion du gaz de ville si la chaudière est défectueuse.
  • le radon est un gaz naturellement radioactif qui est après le tabac le deuxième facteur de risque de cancer du poumon. La radioactivité est un réel problème pour les maisons construites avec des matériaux émettant des radiations, comme le Granite que l’on trouve en Bretagne.
  • l’amiante, autre danger pour les poumons. Il s’agit d’une roche en forme d’épines qui a tendance à déchirer les cellules pulmonaires.
  • le tabac, champion toute catégories, qui est un véritable cocktail comportant 4.000 composés dont la plupart sont cancérigènes et peuvent provoquer de l’asthme.
  • la vapeur d’eau, qui favorise le développement de micro-organismes pouvant causer des maladies.

 

Selon une étude du magazine Que Choisir, 90 % des maisons observées présentent des concentrations d’aldéhydes supérieures aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour les personnes sensibles (10µg/m3). Ainsi, aérer permet de rejeter ces toxines en dehors de l’habitation et de les « diluer » à l’extérieur.

L’aération, c’est la vie

Pour palier à la pollution interne à la maison, il faut dans un premier temps faire en sorte que l’air se renouvelle tous les jours en ouvrant toutes les fenêtres 5 à 10 minutes. L’inconvénient est que cela reste ponctuel et n’empêche pas l’accumulation des produits nocifs. Pour une aération en continu, on peut choisir la ventilation naturelle, comme par exemple une bouche d’aération dans un mur, où l’air circule sans être propulsé uniquement grâce à des courants d’air. Le système est simple à installer et peu onéreux. L’inconvénient majeur est la formation de ponts thermiques qui facilitent les déperditions de chaleur.

 

schéma VMC

 

La ventilation mécanique contrôlée (VMC) est une alternative qui offre de nombreuses possibilités et qui permet de réaliser des économies d’énergie. La VMC simple flux par exemple permet d’orienter le sens de circulation de l’air et d’en réguler le débit. Ainsi, les entrées d’air frais sont placées au niveau des pièces à vivre comme le salon et les chambres. Les sorties quant à elles sont placées dans les pièces humides, comme la salle de bain et la cuisine. De la sorte, on observe que pour un 4 pièces, entre 20 et 90 m3/h sont brassés. L’inconvénient de cette installation est qu’il n’y a aucun contrôle de la température de l’air, ni aucune revalorisation des volumes sortants. La VMC simple flux réchauffe donc la maison en été, et la refroidit en hiver. La VMC hygro-réglable fonctionne sur le même principe mais uniquement lorsque le besoin de ventilation est ressenti par les capteurs. Le modèle de VMC le plus performant est la VMC double flux. En effet, le système est prévu pour adapter la température de l’air introduit à celle de l’air ambiant, tout en récupérant les calories présentes dans l’air rejeté à l’extérieur. Cette installation permet d’économiser jusqu’à 70% d’énergie. Le seul bémol concerne le prix, car elle coûte environ de 6.000 €, soit dix fois plus qu’une VMC simple flux (600 €). Cet écart s’explique principalement par la fonction de filtre de l’air assurée par la VMC double flux.

 

Une autre alternative est le puits canadien. Son principe est simple : il s’agit d’une VMC où la régulation de température est assurée par l’inertie thermique de la Terre. En effet, l’air est aspiré par un « puits » situé à une trentaine de mètres de la maison, et se réchauffe ou se refroidit au cours de son passage au sein d’une canalisation souterraine avant d’arriver dans la cave de l’habitation. La VMC évacuant l’air est installée au dernier étage de telle sorte que toute les pièces puissent profiter de la ventilation. Le coût d’une telle installation est d’environ 4.000 €.

 

L’intérêt sanitaire d’une bonne ventilation vient s’ajouter au confort de ne pas avoir d’odeurs stagnantes de renfermé. L’accroissement du nombre de personnes allergiques est directement lié aux quantités de produits toxiques utilisés directement ou indirectement dans l’habitation. Pour améliorer la santé de chacun, des choses simples suffisent et contrairement à d’autres solutions d’optimisation de l’habitat, l’aération de la maison s’adapte à toutes les bourses.