[Nos Installateurs] Système Solaire Combiné et Pompe à Chaleur

Les projets se suivent mais ne se ressemblent pas. Nos installateurs sont souvent amenés à s’adapter et à se creuser la tête pour proposer les meilleures solutions concernant les travaux d’Economies d’Energie. Avant de se lancer dans de lourds investissements, il est important de choisir un professionnel qui saura vous conseiller et vous proposer l’installation correspondant à vos besoins et vos revenus. M. Astran, de CF Energie, a ce souci de coller au plus près des désirs de ses clients tout en tenant compte de la moindre contrainte. Il a accepté de nous parler d’une installation particulièrement exigeante, tant sur le plan technique que financier. Il nous présente dans ce cas, comment il a pu rendre accessible un équipement performant.

Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?

Caen Froid a été créée en 1970, et existe donc depuis plus de 40 ans. Elle compte environ 60 salariés. Son cœur de métier est le froid, la climatisation et la réfrigération. Elle est la maison mère d’un groupe régional de 120 personnes, qui rassemble au total une dizaine d’agences réparties sur le territoire normand. Le département des énergies renouvelables, CF Energie, a été mis en place il y a environ 5 ans, suite à une forte demande, notamment sur les Pompes à Chaleur.

Quel est votre rôle au sein de CF Energie ?

Personnellement, je m’occupe des installations chez les particuliers, en résidentiel, de tout ce qui concerne les énergies renouvelables, et particulièrement ce qui est production de chauffage par aérothermiegéothermie, solaire.

Quel était le profil de votre client ?

L’installation a été réalisée chez un client habitant en campagne. Ce client avait de faibles moyens, son objectif était donc d’avoir le coût énergétique le plus bas possible, tout en ayant une installation performante qui puisse répondre à ses besoins de chauffage. Auparavant, il chauffait son habitation avec un chauffage central fioul, complété largement par un chauffage au bois. Ses dépenses énergétiques n’étaient pas très importantes, car d’une part il possédait du bois, et d’autre part, il sous-chauffait son logement. Mais sa nouvelle épouse souhaitait un équipement de chauffage plus confortable.

 

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Quelle a été votre démarche vis-à-vis de votre client ?

Mon client hésitait au départ entre pompe à chaleur et solaire. J’ai donc réalisé plusieurs études, et établi différents scenarios. Je lui ai proposé quatre ou cinq chiffrages : sur une pompe à chaleur en relais de chaudière, une pompe à chaleur en remplacement de chaudière, un chauffe-eau solaire et un système solaire combiné. Sur cette dernière installation, vous avez des capteurs solaires thermiques qui récupèrent la chaleur du soleil pour la production d’eau chaude ainsi que pour le chauffage. Je lui ai proposé au final un système solaire combiné associé à une pompe à chaleur air/eau.

Comment cette solution hybride entre Système Solaire Combiné et Pompe à Chaleur fonctionne-t-elle ?

Lorsque mon client a besoin de production de chaleur ou d’Eau Chaude Sanitaire, ce sont les panneaux solaires qui sont sollicités prioritairement. Si ceux-ci sont insuffisants, la pompe à chaleur vient en relève. 25 à 30% de la production de chaleur et d’ECS est généré par les panneaux solaires, le reste est couvert par la pompe à chaleur.


Par grands froids, il peut utiliser en appoint le chauffage bois, ou la chaudière fioul que nous avons laissée en fonction. Ce client a donc chez lui : un chauffage au bois, une chaudière fioul, des panneaux solaires et une pompe à chaleur intégrée: il a vraiment le choix de l’énergie.

Quel a été le coût de ce chauffage hybride solaire et pompe à chaleur ?

J’ai tout d’abord été surpris que mon client, qui je le rappelle, a de faibles moyens, s’engage sur ce type d’installation, qui n’est pas la plus rapidement amortissable, avec un budget de 16 000€ TTC au final (8 m2 de panneaux solaires, 4 capteurs, 1 ballon de 500 litres dans lequel nous avons les différents échangeurs, dont celui pour la pompe à chaleur intégrée, et la pompe à chaleur extérieure que nous avons déportée de l’habitation). C’était donc une installation et un investissement assez lourds.


Chez ce client qui chauffait peu, l’amortissement allait être de 10-12 ans, soit un délai plus long que de coutume. Par contre, il a à présent un logement chauffé à une réelle température de confort, ce qui n’était pas le cas avant.

Comment a-t-il financé ce système de chauffage et de production d’eau chaude ?

Une partie des travaux a été financée par un prêt. Puis mon client a obtenu entre 40 et 50 % de crédit d’impôts sur la partie solaire (à l’époque) et 25% sur la pompe à chaleur. Il a obtenu 1250€ de chèques éco-énergie de la région Basse-Normandie, qui subventionnait à l’époque les installations solaires. Et au final, comme il avait de faibles revenus, il a eu droit à un dossier d’aides de l’ANAH. Il a réussi, grâce à l’étude thermique que je leur avais fournie, à obtenir 4000€ d’aides de l’ANAH, c’est-à-dire 25% du projet.

Au final, quel pourcentage de son installation de chauffage votre client a-t-il pris en charge?

Ce client n’a eu qu’un quart du montant global à supporter.

Est-ce habituel que vous preniez en charge les démarches administratives ?

Oui, mais il est très rare que nos demandes auprès de l’ANAH soient acceptées. Tout simplement parce que les différents types d’aides de cet organisme sont accordées à des foyers à faibles revenus. Or, les installations type pompes à chaleur ou solaires représentent un investissement lourd. C’est une situation contradictoire, puisque les personnes pouvant accéder à des solutions d’économies d’énergie, doivent pouvoir financer seuls ces installations coûteuses, qui restent souvent hors de portée des foyers à faible revenu.


Donc nous avons très peu de clients qui ont recours aux aides de type ANAH, car ils ont souvent des revenus au-dessus des plafonds de ressources.

En ce qui concerne les chèques Eco-Energie de la région, sont-ils encore en service ?

Non, c’est un dispositif qui s’est arrêté il y a deux ans environ. Il a été remplacé par un autre dispositif, plus global, qui concerne des bouquets de rénovations type BBC.

Qu’en a-t-il été de la satisfaction de votre client ?

Qui dit installation originale, dit qu’il y a eu des adaptations à faire. Le matériel, de marque Rotex, était de très bonne qualité, mais il venait juste d’être commercialisé. Nous avons donc eu besoin de faire plusieurs mises à jour au début, et de faire venir Rotex pour finaliser les mises au point. Par contre, suite à ce SAV, l’installation fonctionne parfaitement et nous n’avons pas eu à faire d’autres interventions.


Nous avons rempli le cahier des charges, nous avons opéré le suivi, nous avons été présent de A à Z. Ainsi, malgré un haut niveau d’exigence de la part du client, le relationnel avec le client est excellent.

Quelles étaient au départ les premières motivations dans ce projet de travaux d’économies d’énergie ?

C’est un client qui a la fibre écologique, qui vit à la campagne, qui est proche de la nature. Même si bien sûr, la partie économies d’énergie était elle aussi importante. Disons, que cela faisait partie d’un tout.

En tant qu’installateur, que pensez-vous des aides accordées dans le cadre de la transition énergétique ?

Personnellement, je pense qu’elles ont été beaucoup trop importantes à une époque. Il y aurait dû y avoir plus de mesure dans le jaugeage des aides. Il y a eu des effets d’aubaines qui ont été préjudiciables. Je le constate toutes les semaines, sur des installations qui ont été installées à la va-vite, par des personnes pas toujours compétentes. La conséquence, c’est qu’aujourd’hui, beaucoup de particuliers sont sceptiques quant à la qualité des installations. Ces aides ont généré une mauvaise publicité.

 

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