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Que valent les isolants végétaux ?

Par L’équipe de rédaction

Publié le 21/03/2014 à 17h43, mis à jour le 10/09/2021 à 09h36

Contrairement aux idées reçues, l’isolation ne sert pas uniquement en hiver ou lorsqu’il fait froid. Certes, une bonne isolation retient la chaleur au sein du logement et permet donc d’obtenir un confort thermique avec un temps de chauffe réduit, mais, elle permet également de préserver le logement des fortes températures en limitant la pénétration de la chaleur. L’isolant le plus utilisé en France depuis 30 ans est la laine de verre, qui en représente pour ainsi dire l’étalon de mesure. La présence sur le territoire d’un leader mondial n’y est pas étrangère. Mais le domaine est en pleine mutation. Si les isolants d’origine minérale et synthétique (laines minérales et polystyrènes essentiellement), restent de loin les plus employés en France, les isolants biosourcés font depuis quelques années une percée spectaculaire et dépasseraient actuellement 10% du marché. Derrière la filière fibre de bois déjà bien structurée en isolation par l’extérieur, le chanvre et le liège, parmi d’autres, cherchent leurs marques.

 

Malgré leur très bon rapport prix/performance, les laines minérales présentent en effet un écobilan médiocre, mobilisant pour leur fabrication de 3 à 8 fois plus d’énergie que les isolants biosourcés. Ils sont également plus difficilement recyclables. Pour allier respect de l’environnement et confort thermique, l’isolation végétale paraît donc une bonne solution. Que vaut-elle réellement ? Petit tour d’horizon de quelques isolants végétaux.

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Qu’est-ce que c’est ?

Le terme d’isolation végétale est assez vaste. Il fait référence aux isolants constitués de matière d’origine végétale : paille, chanvre, bois… Plusieurs de ces isolants peuvent contenir jusqu’à 25% de polyester qui permet de lier entre elles les fibres végétales pour structurer le matériau et former un matelas laineux.

 

Par extension, nous aborderons également les « toitures végétalisées » qui se réfèrent aux parois couvertes de plantes à l’état naturel. Utilisée pour couvrir les toitures terrasse ou à faible pente, voire les façades d’immeubles récents, cette pratique émergente présente un intérêt en confort estival, voire comme régulateur d’humidité, même s’il ne s’agit pas d’une technique d’isolation à proprement parler.

La laine de bois

La laine de bois est l’un des isolants végétaux les plus connus. Comme la plupart, elle est d’origine naturelle et est recyclable. Elle offre un assez bon pouvoir isolant thermique et acoustique (λ = 0,040 W / m.K). Sa perméabilité élevée (μ = 1 à 3) convient parfaitement à l’habitat ancien aux murs perspirants. Par ailleurs, sa densité est importante et permet donc d’obtenir un excellent confort d’été en retardant la pénétration de chaleur de plusieurs heures. Sa masse volumique limite également l’installation de rongeurs mais nécessite une structure apte à en supporter la charge. La laine de bois est robuste : sa durée de vie est d’environ 50 ans. Non irritante, sa pose sera bien plus agréable que la laine de verre. En dépit de tous ces avantages, le prix de la laine de bois freine encore beaucoup de particuliers. Comptez environ 20 € / m2

La laine de chanvre

La laine de chanvre est un très bon isolant thermique et acoustique (λ = 0,035 W / m.K). D’origine naturelle, recyclable et réutilisable, cet isolant est conseillé à toutes les personnes soucieuses de la protection de l’environnement. Un logement isolé à la laine de chanvre est un logement qui respire. En effet, cet isolant a une très bonne perméabilité (μ = 1 à 2). Sa faible densité (40 kg/m3) en fait une solution légère idéale pour isoler des combles. Malgré sa faible masse volumique, la laine de chanvre n’abritera pas de de nids de rongeurs car elle leur est indigeste. Cet isolant a un coût assez élevé : entre 15 et 20 € / m2mais ses performances thermiques et sa longue durée de vie (40-50 ans) en font une solution rapidement rentable.

La laine de coton

La laine de coton est une solution d’isolation respectueuse de l’environnement. Fabriquée à partir de chutes de l’industrie textile ou du recyclage de vêtements usagés, elle permet d’offrir une nouvelle vie à ces matériaux. L’avantage du textile recyclé est sa masse volumique. Très léger, environ 10 kg/m3, il est adapté à l’isolation des combles ou des plafonds. Avec une conductivité thermique oscillant entre 0,039 W/m.K et 0,042 W/m.K, la laine de lin est une bonne solution d’isolation. Comme pour la plupart des isolants végétaux, son prix peut constituer un frein à son utilisation : il faut prévoir entre 20 et 25 €/ m2.

La laine de lin

La laine de lin est constituée des fibres courtes non utilisées par l’industrie textile. Pour former des panneaux isolants, les fibres sont mélangées à du polyester. La laine de lin est un bon isolant : sa conductivité thermique va de 0,037W/m.K à 0,042W/m.K. Elle est également très résistante dans le temps et se dégrade peu à l’humidité, malgré son fort pouvoir hygroscopique : la fibre de lin est capable d’absorber et de réémettre une forte quantité d’eau sans se détériorer. La laine de lin est facile à travailler car non irritante et bien plus douce que le chanvre. Le lin étant un matériau assez noble, il faut compter entre 25 et 30 € / m2 d’isolation.

La paille

La paille est l’une des solutions les plus utilisées par les maisons auto-construites en bois. C’est, en effet, une isolation très respectueuse de l’environnement. La paille est la plupart du temps utilisée en directement en botte. Elle peut également être utilisée en torchis isolant composée de 85% de paille, de 12% d’argile et de 5% de chaux. Cette combinaison est un bon répulsif pour les rongeurs et permet une très bonne résistance au feu. Ce torchis offre un pouvoir thermique correct, entre 0,052 W/m.K et 0,080 W/m.K. Ainsi, 35 cm de cet isolant équivalent à 30 cm de laine de verre. Comme le lin, la paille a un caractère hygroscopique et peut donc contribuer à l’équilibre hydrique intersaisonnier typique de l’habitat ancien : absorption de l’humidité en hiver, réémission de la vapeur d’eau en été. Avec la laine de verre, la paille est l’isolant le moins cher du marché, à environ 5 €/ m².

La toiture végétalisée

Une toiture végétalisée constitue une barrière thermique appréciable en été. Alors qu’un toit en tuiles céramiques atteint couramment 70°C en été, un toit végétalisé sera plus frais que la température ambiante, ce qui limitera fortement les surchauffes estivales. Les nuisances sonores sont, elles aussi, efficacement réduites grâce à cette solution. En effet, un substrat de 12 cm d’épaisseur peut réduire les bruits jusqu’à 50 décibels. L’inconvénient de cette solution est qu’il faut disposer d’un toit plat ou à très faible pente. Par ailleurs, le prix de ce genre d’installation peut vitre grimper lorsque le projet se complexifie (système d’irrigation, de drainage…) et peut aller de 100 € à 2.700 €/ m2.

L’équipe de rédaction

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