Livret développement durable, une épargne écolo ?
Participer à la protection de l’environnement se fait de différentes façons. Il est possible d’agir individuellement en ayant un mode de vie responsable, en limitant sa consommation énergétique par exemple. Cela se traduit également par la participation à des projets collectifs. C’est dans cette optique que le gouvernement a instauré en 1983 le COmpte pour le Développement Industriel (Codévi), qui est devenu le Livret Développement Durable (LDD) en 2007. Qu’est-ce que cette épargne et comment permet-elle aux particuliers de participer à la protection de l’environnement ?
Et vous ? Quelles actions mettez-vous en place pour protéger l’environnement ?
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Une épargne responsable
Le Livret Développement Durable est un compte épargne classique proposé par toutes les banques françaises dont les fonds sont attribués au financement des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et à la rénovation énergétique des bâtiments anciens. Ainsi, en épargnant il est possible de participer indirectement à la transition énergétique.
Le Livret Développement Durable (LDD) fonctionne comme tout produit d’épargne et les modifications qui lui ont été faites ces dernières années en font une quasi copie du livret A.
En effet, le LDD peut être ouvert par tout contribuable français. La seule condition est qu’une personne ne peut détenir qu’un livret. Celui-ci est défiscalisé. Ainsi les intérêts sont totalement exonérés d’impôts sur le revenu et de prélèvements sociaux.
Le LDD, tout comme le livret A, garantit un taux d’intérêt à 1,5 % net. Cependant, son plafond, lui, est fixé à 12.000 €. Ces intérêts sont calculés selon la règle des quinzaines, soit le 1er et le 16 de chaque mois. Il est donc conseillé d’effectuer ses versements avant ces dates et de faire les éventuels retraits après, pour optimiser la rémunération du livret. Par ailleurs, il est également conseillé d’ouvrir son livret développement durable dans la banque en charge du compte courant afin de faciliter les mouvements de compte à compte. Les versements sont libres et les fonds sont disponibles à tout moment. Le livret développement durable est donc une solution d’épargne intéressante et sécurisée bénéfique aux particuliers mais aussi à la rénovation énergétique du parc résidentiel français.
Le soutien à des projets écolos ?
Le livret développement durable a été instauré par le gouvernement pour inciter les banques à financer des projets de rénovation énergétique. Qu’en est-il réellement ? Il est difficile de vérifier si les banques jouent réellement le jeu car très peu d’entre elles publient l’ensemble des projets qu’elles ont financés. Quelle Energie a tenté d’obtenir des informations quant à l’utilisation des fonds du livret développement durable auprès des plus grands établissements bancaires. Cependant, aucun d’entre eux n’a été en mesure de nous renseigner à ce sujet.
Une banque française, la Nef, s’est spécialisée dans le financement de projets environnementaux, sociaux et culturels. L’établissement a fait le choix de jouer la carte de la transparence. C’est aujourd’hui la seule banque française qui dévoile chaque année l’intégralité des projets qu’elle a financés.
Ce manque de transparence est largement critiqué par les associations écologiques. Les Amis de la Terre, une ONG spécialisée dans la protection de l’Homme et de l’environnement, s’est penchée sur la question et a établi un classement des banques françaises les plus polluantes en fonction des projets qu’elles soutiennent. Selon cette étude, le Crédit Agricole serait l’établissement bancaire qui émet le plus de gaz à effet de serre, environ 1.050 millions de tonnes de CO2 par an.
Cette banque avait déjà fait parler d’elle après la diffusion d’un reportage de Cash Investigation en 2012. Celui-ci relatait les divers financements de projets très polluants et dangereux pour l’environnement (plateforme pétrolière au Groenland, réacteur sur zone sismique en Inde…) par le Crédit Agricole. Cette diffusion aura valu un procès à la chaîne de télévision pour propos diffamatoires et pour le refus d’accorder un droit de réponse à la banque. En effet, malgré ce soutien à des projets peu respectueux de l’environnement, le Crédit Agricole finance également des projets écologiques innovants. Le reportage tourné par Cash Investigation fait, d’ailleurs, référence à ces efforts. On peut, par exemple, y voir une usine de méthanisation dans le Morbihan. La banque a aussi financé un quart du parc éolien français et la même part de panneaux photovoltaïques.
Ainsi, par manque de transparence, il reste difficile de vérifier si les fonds des livrets développement durable sont bien utilisés aux fins prévues. Il est également indéniable que la majorité des banques financent des projets peu respectueux de l’environnement. Néanmoins, les efforts déployés par ces établissements pour soutenir des projets responsables, parfois incertains, ne sont pas à omettre.