Les labels alimentaires

La part de l’alimentation dans le budget des ménages français est passé d’environ 50 % il y a 40 ans, à près de 20 % cette année. Si les Français consacrent une part croissante de leurs dépenses pour les loisirs, l’alimentation fait toujours l’objet de leur attention, notamment au niveau de la qualité des produits consommés. Voilà pourquoi le nombre des labels de qualité a très fortement augmenté ces derniers temps, au même titre que le développement de l’agriculture biologique. Mais cela pose un problème de taille pour le consommateur : à qui se vouer au milieu de toutes initiatives, entre démarches sérieuses et coups marketing ? Quelle Energie passe en revue les deux principales catégories : labels officiels et labels privés volontaires.

1 – Les labels officiels

Dans la grande famille des labels officiels il faut tout d’abord faire la distinction entre les labels nationaux et les labels Européens. Tout le monde connaît le label AB (Agriculture Biologique), qui a été crée dès 1985 en garantissant que les aliments bruts sont à 100 % bio. Il induit également que les aliments composés soient à 95 % sans produits chimiques de synthèse. Cependant, la présence d’OGM est tolérée dans l’alimentation des animaux élevés suivant ses critères. Son alter ego européen est le Label bio européen (produits alimentaires) qui cumule également les bénéfices de l’Ecolabel européen (garantie d’un minimum légal européen sur la prise en compte des impacts environnementaux). Seule ombre au tableau : le label bio européen tolère des traces d’OGM à hauteur de 0,9 % dans les produits certifiés.

 

D’autres labels de qualité existent en dehors des labels bio. On peut parler du label Agriculture Raisonnée qui assure le traçabilité des animaux et des procédés d’exploitation adaptés aux cultures et au sol. Cette certification ne tient compte que du premier maillon de la chaîne, contrairement au Label Rouge qui suit l’ensemble des étapes de la production et de l’élaboration du produit, via des tests organoleptiques obligatoires sur le goût, l’odeur, la couleur, l’aspect, la consistance, etc.

 

Concernant les labels protégeant l’origine des produits, la France possède l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC), que l’on retrouve au niveau européen avec l’Appellation d’Origine Protégée (AOP). Ces labels garantissent le respect d’un cahier des charges validé par l’Institut National des Appellations d’Origine (INAO), notamment au niveau des caractéristiques gustatives en fonction d’un lieu, d’un terroir, d’un savoir-faire. Il ne faut pas les confondre avec le label d’Indication Géographique Protégée (IGP) qui assure uniquement le respect des procédés, et non l’origine du produit. Une dernière certification officielle est le Produit Certifié ou Certificat de Conformité Produit (CCP). Il garantie que l’opérateur (entreprise ou exploitation agricole) a constitué un cahier des charges sur sa production, sa transformation et le conditionnement de ses produits. On l’utilise souvent bien qu’il soit à la base un label professionnel et non pas un gage de qualité à proprement parler.

2 – Les labels privés volontaires

L’autre grande partie des labels est issue d’organismes de certification privé ou des entreprises, qui s’imposent elles-mêmes des critères de sélection variant d’une société à l’autre. On retrouve dans cette catégorie le label Ecocert équitable ou ESR, qui garantit le respect d’un prix plancher pour les producteurs, de pratiques agricoles strictes (bio, interdiction des OGM…) et de règles sociales (conventions internationales du travail, temps de travail,  rémunération…). Il s’agit d’un label représentatif du commerce équitable, au même titre que le label Fairtrade de Max Havelaar. Ce dernier possède des exigences moins élevées au niveau environnemental que le label Ecocert.

 

Au niveau de la pêche, il existe un label dédié nommé Marine Stewardship Council (MSC) qui garantit qu’il y a suffisamment de poisson pour assurer la viabilité de la pêcherie et qui examine l’effet de la pêche sur l’écosystème marin, y compris les mammifères, les oiseaux marins ou l’habitat naturel. Il s’agit du seul label pour une pêche durable, qui représente tout de même 7 % de la pêche mondiale.

 

Du côté des certifications privées sur l’agriculture biologique, il existe le label Demeter qui va au-delà des garanties AB puisqu’il prend en compte la fertilité de la terre et la qualité des produits agricoles. Pour être certifiés, les produits composés doivent comporter au moins 90 % d’ingrédients certifiés Demeter. Ces produits se trouvent uniquement dans les magasins spécialisés. Le label Nature et Progrès assure que les produits bruts sont à 100 % d’origine bio. Les produits composés doivent comporter au moins 70 % conformes à la charte Nature et Progrès et ils ont cinq ans pour atteindre les 100 %. Les fertilisants utilisés sont soumis à des contrôles stricts. Pour les élevages, la taille du cheptel est limitée et les OGM sont totalement interdits dans l’alimentation animale. Ce label est assez peu répandu.

 

L’industrie agro-alimentaire et les pouvoirs publics semblent avoir cerné les préoccupations des Français quant à leur alimentation. C’est principalement dans l’exploitation raisonnée – donc dans le bio – que le salut semble se trouver. Comme le dit le vieil adage « nous sommes ce que nous mangeons » : espérons que cette prise de conscience sur la qualité de l’alimentation réveillera les esprits sur d’autres sujets écologiques.

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