Quel est l’impact du photovoltaïque ?

L’expérience rend sceptique. On nous a souvent présenté des nouvelles technologies censées révolutionner les choses dans le bon sens. Pourtant, le plus souvent, une contrepartie était à supporter, fréquemment un impact sur l’environnement ou la santé. Qu’en est-il pour le photovoltaïque ?

 

On le présente comme l’une des solutions les plus intéressantes pour le développement des énergies renouvelables, une des plus efficaces aussi. Prenons un peu de recul sur l’impact du photovoltaïque sur l’environnement. En effet, il est intéressant de réfléchir si une technologie qui se targue d’être « renouvelable » et d’être une solution de développement durable est bien respectueuse de l’environnement qu’elle intègre.

 

Trois phases sont importantes dans la durée de vie des panneaux solaires photovoltaïques : la fabrication (de l’extraction des matières premières à l’envoi du matériel fini), la période d’exploitation et le recyclage en fin de vie. La première et la troisième étape ont un impact réel sur l’environnement par des sources multiples : exploitations minières, transports, industries de fabrication… chaque pôle étant polluant et énergivore. C’est le point noir du bilan carbone du photovoltaïque. Pourtant, beaucoup d’efforts sont fournis par les industries pour limiter leur impact. Elles tentent notamment de réduire leur besoin en matière première, leur consommation d’énergie, et de mettre en place une filière de recyclage des panneaux en fin de vie.

 

Les panneaux photovoltaïques ont une durée de vie d’environ 20 ans. Quel est donc l’impact du photovoltaïque durant cette période ? Ce n’est pas peu dire, mais le photovoltaïque est de ce côté extrêmement performant.

 

Une fois installé, il est tout à fait respectueux de l’environnement. On assiste à un moindre impact sur les espaces naturels banals (pour les centrales solaires). Il est, de toute manière, strictement interdit d’installer dans les espaces naturels protégés. Le photovoltaïque est une installation quasi réversible: elle ne nécessite pas de fondation lourde et n’est pas du tout polluante. Son rapport avec la faune et la flore locale est bon : il ne perturbe pas les déplacements des animaux et apporte simplement des zones d’ombre sous les panneaux qui pourraient même favoriser la biodiversité végétale !

 

Du point de vue du paysage, le photovoltaïque se présente radicalement différemment de l’éolien. Il a en effet très peu d’impact paysager puisque son installation est horizontale et suit les fluctuations du terrain naturel (pour l’installation au sol). Même sa couleur neutre (bleu-gris) lui permet de s’intégrer facilement au milieu de champs ou de toiture.

 

Le seul bémol qui pourrait être avancé reste du côté de l’usage des sols. Le photovoltaïque pourrait entrer en concurrence avec l’agriculture pour l’installation des centrales solaires. L’inquiétude est palpable à ce sujet, suite aux conflits existants entre agricultures alimentaires et biocarburants. L’Europe tend actuellement à remettre en cause le principe de cultures énergétiques sur des sols aptes à la production alimentaire. Le photovoltaïque arrivant sur le marché au moment de cette réflexion, il sera normalement orienté vers une installation intelligente, réduisant les conflits.

 

Si l’on se penche de plus près, le photovoltaïque a finalement très peu vocation à alimenter les conflits. En effet, celui-ci n’a pas besoin de surface agricole utile (SAU) pour être installé : il peut occuper des friches industrielles, des terrains impropres à la culture… La surface que pourraient occuper les installations est, elle aussi, tout à fait raisonnable : si on prend la référence de 20 % de parcs photovoltaïques à l’horizon 2020 (Grenelle), le photovoltaïque couvrirait 3000 à 5000 ha soit 0.01 % de la SAU ou 0.05 % de surfaces agricoles non cultivées. Ces chiffres ne tiennent pas compte de la priorité à l’intégration dans le bâti voulu par le Grenelle.

 

Même avec un peu de recul, le photovoltaïque s’impose comme une réelle solution à la production énergétique future : une production très peu polluante et respectueuse de l’environnement. Des efforts sont tout de même à soutenir pour réduire l’impact de la production des panneaux.