Véolia Eau et Orange créent m2ocity, opérateur de télérelevé

Veolia Eau et Orange unissent leurs compétences et s’associent pour créer l’entreprise m2ocity, opérateur de services de télérelevé de compteurs d’eau et de données environnementales. Marie-Cécile Trompette, directrice marketing de m2ocity a répondu aux questions de Quelle Energie et nous en dit plus sur ce nouvel opérateur de télérelevé.

Quelle Energie : Bonjour Marie-Cécile. Pouvez-vous vous présenter brièvement ?

Marie-Cécile Trompette : Bonjour. Je suis Marie-Cécile Trompette, directrice marketing de m2ocity que j’ai rejoint en janvier 2011, date de sa création. Précédemment, j’étais chef de programme smart city pour le groupe Orange.

QE : Qu’est-ce que m2o city ?

M-C T : m2ocity est une société commune entre Veolia Eau et Orange. Elle propose un service de transport de données des informations issues des compteurs d’eau ou de capteurs environnementaux (capteur de bruit, capteur de qualité de l’air…).
La collecte de ces informations nécessite la mise en place d’un réseau basé sur des technologies ultra-basse consommation. m2ocity, opérateur de service de télérelevé, finance, déploie, opère et maintient ce nouveau réseau au service des villes.

 

Aujourd’hui, il y a différents prestataires de services de télérelevé qui déploient leur propre réseau, mais il n’y a pas de mutualisation des services sur un même réseau. Cette approche de mutualisation, nouvelle en France, va rendre possible l’émergence de nouveaux services de télérelevé au service de la performance environnementale des villes.
A terme, nous pourrons également envisager de proposer ces services aux particuliers.

QE : Comment fonctionne ce télérelevé ?

M-C T : Les compteurs d’eau sont dans la plupart des cas non alimentés en énergie, situés dans des endroits difficiles d’accès (en cave…) et localisés dans des zones de densité variable dans la ville. La technologie radio ultra-basse consommation est le media de communication le plus approprié à ce contexte.

 

Chaque compteur/point de service est connecté à un module radio, qui transmet les données issues des compteurs à un répéteur via une liaison radio ultra-basse consommation. Le répéteur relaie les signaux radio qu’il reçoit d’un ou de plusieurs modules radio vers une passerelle. Enfin la passerelle reçoit, stocke et transmet les données au système d’information de télérelevé m2ocity via un réseau GPRS/3G.

QE : m2ocity bénéficie de l’expertise d’Orange Business Services dans la conception et l’exploitation de réseaux, notamment Machine-to-Machine (M2M). Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le M2M ?

M-C T : Le M2M a pour objectif de connecter des machines entre elles pour pouvoir en mesurer l’activité, voire passer des commandes sur ces machines. Le télérelevé de compteurs ou de points de service dans une ville en est une déclinaison.

QE : Quels types de données environnementales peuvent être relevés ? Comment les exploiter ?

M-C T : Pour le moment, Orange et Veolia Eau procèdent déjà à un certain nombre d’expérimentations dans ce domaine dont nous allons pouvoir bénéficier pour développer et proposer des services aux collectivités.

 

Nous envisageons de développer au fur et à mesure de nos avancées des services qui contribueront à la performance environnemetale de la collectivité, par exemple :

 

  • Le télérelevé de capteurs de qualité de l’air, de capteurs de nuisance sonore, de stations météo,
  • Le suivi de la consommation d’énergie et d’eau des bâtiments publics,
  • Le télérelevé de points d’apport volontaire qui en surveillant le niveau de remplissage permet d’optimiser le déplacement des releveurs et apporte un meilleur confort pour l’administré,
  • Le pilotage de l’éclairage public qui permet de moduler l’intensité lumineuse des candélabres en fonction du besoin de la collectivité et de réduire l’un de ses plus gros budgets.

QE : Quelle est l’ambition de cette nouvelle entreprise m2o city ?

M-C T : m2ocity a une nouvelle position sur le marché : celle d’un opérateur réseau de télérelevé qui s’apparente au métier d’opérateur de télécommunication.

 

Notre ambition est ainsi d’être L’opérateur de télérelevés au service des collectivités et de tous ses acteurs.

 

A cette fin, et pour garantir dans le temps un réseau évolutif, ouvert et à un prix compétitif, nous contribuons à l’émergence d’un standard de télérelevé.

 

m2ocity a comme objectif de permettre le développement d’un écosystème industriel riche autour du standard favorisant la compétitivité des solutions, l’innovation technologique et industrielle et le développement global du marché.

QE : Les compteurs intelligents Linky d’EDF ont plusieurs avantages : connaître sa facture exacte d’électricité, intervention à distance, délais d’intervention et de coût réduits. En sera-t-il de même pour m2ocity ?

M-C T : Les compteurs d’eau sont difficilement accessibles par des technologies filaires contrairement aux compteurs électriques, c’est pourquoi nous utilisons une technologie différente pour télérelever les compteurs d’eau.

 

Mais, effectivement, le service de télerelevé eau et ses bénéfices sont similaires à ceux de l’électricité : on peut surveiller en continu la consommation d’eau, prévenir les fuites d’eau et bien sûr permettre à la collectivité ou à son délégataire d’effectuer la facturation au réel.

QE : Les compteurs Linky et ceux de m2ocity vont-ils un jour communiquer entre eux ?

M-C T : Dans un premier temps, nous allons déployer un réseau pour télérelever les compteurs d’eau de nos clients. Maintenant, technologiquement, rien n’empêche que l’on puisse collecter les informations de compteurs autres que les compteurs d’eau. C’est d’ailleurs ce que l’on pourrait être amené à faire en proposant des solutions de suivi de la performance énergétique de bâtiments pour la clientèle professionnelle.

 

Notre cœur de métier, c’est vraiment de transporter de l’information issue de points de service dès lors que le client ou la collectivité le souhaite.