Appelez-nous !

du lundi au vendredi - 8h à 19h

Service gratuit + prix appel

Les aléas du pellet : le granulé bois entre opportunités et risques

Par L’équipe de rédaction

Publié le 25/10/2013 à 16h30, mis à jour le 07/09/2021 à 14h03

Retour sur le marché du granulé de bois, pour en dégager quelques tendances. Quelles sont les ressources disponibles ? Les prix ne vont-ils pas s’envoler ? Cette source d’énergie est-elle vraiment écologique ?

 

Quelle Energie fait le point sur cette ressource qui permet de faire des économies de chauffage importantes. Pour aller plus loin, faîtes notre test gratuit et découvrez quel système de chauffage est le plus adapté à votre habitation.

Une ressource prometteuse

Exception culturelle ? La filière bois française est à l’image du pays : paradoxale. Avec la troisième forêt européenne en surface, l’industrie correspondante est en déficit chronique. Au point que le bois-industrie était salué en 2009 (Le Monde) comme l’éventuelle planche de salut d’une industrie moribonde. C’est bien ce qui semble se produire, avec le développement exponentiel du marché du granulé de bois : la production croît très rapidement et dépasse régulièrement la consommation, avec une balance commerciale globalement excédentaire (voir schéma).

 

 

La consommation est tirée par une spectaculaire vague d’installations de poêles à pellets qui va continuer à structurer une demande en forte croissance. Mais la consommation de granulés de bois, actuellement de l’ordre de 600 000 tonnes par an, est loin encore derrière l’Italie avec ses 2 millions de tonnes. Le marché français a démarré plus tard que ses principaux homologues européens (Suède, Italie, Allemagne). Nous sommes en phase de rattrapage  avec une maturité escomptée à l’horizon 2015.

 

La ressource, elle, est abondante, et le potentiel global encore loin d’être surexploité. Celui de la forêt, pas le potentiel industriel. En effet, les granulés sont fabriqués à partir de résidus de l’industrie et sont donc intrinsèquement liés à l’activité générale de la filière bois. Qui est de nature finie et soumise à des cycles conjoncturels. Force est de constater, à l’heure actuelle, le développement plutôt robuste et équilibré de l’industrie du granulé, dont la production répond à la demande et la précède même légèrement. Ce qui n’est pas le cas général en Europe : la Finlande exporte massivement et consomme peu, au contraire de l’Italie, et la demande européenne globale excède l’offre et contribue à un déséquilibre du marché international. Nous y reviendrons en fin d’article.

Tensions sur les prix

Le pellet reste, après la plaquette forestière et le bois-bûche, la source d’énergie la moins coûteuse du marché. La tendance actuelle semble être au décrochage du fioul domestique et du gaz (voir schéma). Elle devrait s’accentuer avec la montée en puissance de la contribution climat énergie qui pénalisera probablement ces deux énergies par rapport au bois-énergie. Pour le pellet lui-même, des fluctuations ont accompagné l’émergence de la filière de production. Celle-ci, nous l’avons vu, semble désormais bien structurée, et le réseau de fabricants et de distributeurs s’est nettement consolidé en l’espace de quelques années.

Evaluez vos économies potentielles à l’aide du simulateur gratuit de Quelle Energie !

 

En revanche, des tensions risquent d’apparaître sur l’approvisionnement, avec l’épuisement annoncé des ressources en résidus industriels. Aux sciures des industries de première et seconde transformation du bois vont probablement devoir s’ajouter de nouveaux gisements comme les bois ronds (billons). Le potentiel de ces ressources est très important, mais leur exploitation, plus coûteuse que le recyclage des sciures, risque d’entraîner une légère augmentation des prix à horizon de deux ou trois ans. Ailleurs en Europe, la ressource est par ailleurs soumise à d’importants conflits d’usage, avec une concurrence directe de l’industrie papetière ou de celle des panneaux de bois, comme en Allemagne. La France semble relativement à l’abri de ces vicissitudes.

Des impacts modérés sur l’écosystème

Les politiques européennes d’incitation en faveur des énergies renouvelables ont conduit à une massification de la demande globale et à l’importation de pellets depuis le Canada, la Russie, voire les Etats-Unis, avec quelques abus remarqués. A moyen-terme, le bois-énergie ne manquera de susciter le même type d’interrogations que les biocarburants à l’heure actuelle. Particulièrement en cause : les conflits d’usage avec la chaleur industrielle ou collective, mais surtout la cogénération à partir de biomasse, dont l’« électricité-granulé », en vogue dans les pays scandinaves. Substituer le charbon par du granulé de bois dans les centrales thermiques polluantes ne contribuera sans doute pas à la sérénité des foyers domestiques. La France, à nouveau, ne semble pas s’inscrire dans cette dynamique contestable.

 

Les normes en vigueur garantissent désormais la qualité d’usage des granulés de manière satisfaisante. Ainsi en va-t-il de la certification nationale NF granulé et de l’allemande DIN Plus, qui a fortement contribué à l’émergence de la certification européenne EN plus. Certains fabricants indiquent de plus l’origine « soutenable » des pellets avec les mentions PEFC et FSC qui certifient la provenance de forêts gérées durablement. Le granulé de bois présente en lui-même un excellent bilan carbone, comparativement aux autres énergies. Ne compte que l’énergie (renouvelable) employée pour son séchage, et la distance de transport. Le meilleur gage d’une consommation responsable revient donc à privilégier un approvisionnement local.

L’équipe de rédaction

Plus d’articles sur ce thème