[Isolation] Polémique sur la ouate de cellulose

Mise à jour du 03/07/2013 : Un arrêté publié au journal officiel du 3 juillet interdit la vente et la fabrication d’isolants à base de ouate de cellulose adjuvantés de sels d’ammonium.

 

L’isolation permet de protéger l’intérieur de votre maison de l’influence de l’extérieur, tant sur le plan thermique que sur le plan phonique. Il est donc important de commencer par l’isolation lorsque l’on envisage des travaux d’économies d’énergie. Il existe un choix conséquent de matériaux d’isolation. Ces dernières années, l’univers de l’isolation a été très perturbé à cause de l’affaire « ouate de cellulose ». La ouate de cellulose est un type d’isolant qui représente moins de 5% du marché français. Cette part devrait vite augmenter puisque sa croissance est exponentielle. Et, pourtant, des éléments viennent noircir le tableau.

Les avis techniques annulés

Les avis techniques sont des documents nécessaires pour les chantiers en France mais néanmoins non obligatoires. Le groupe spécialisé numéro 20 (GS 20) du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) a annoncé en juin 2011 que les avis techniques qui ont été délivrés auparavant pour les ouates de cellulose avec sel de bore étaient annulés, arguant que la directive européenne Biocide interdit l’utilisation des sels de bore en tant qu’agent antifongique.

 

Il se trouve que, le jour même de cette annonce, le GS 20 donne un avis technique au groupe Soprema pour une ouate de cellulose traitée, non pas avec du sel de bore comme c’est le cas pour les autres fabricants, mais avec du sel d’ammonium. Les petits fabricants qui utilisent tous du sel de bore dans leur ouate de cellulose doutent d’un hasard de calendrier. D’autant plus que les membres du GS 20 seraient pour beaucoup des industriels. Coïncidence ? A vous de juger !

Les députés au secours des PME

Suite à cette décision, des députés décident de défendre les PME, qui se sont récemment lancées sur le marché des isolants en produisant de la ouate de cellulose. Ils avancent ainsi la possibilité d’un conflit d’intérêt au sein du GS 20. La commission chargée de formuler les avis techniques (CCFAT) s’empare alors du sujet et explique qu’« après de longs débats, un compromis a été trouvé ». Ainsi, en novembre 2011, il est décidé que les avis techniques seront valables jusqu’en juin 2012 « pour laisser le temps aux PME utilisant le sel de bore de se retourner ». Cette date sera même repoussée jusqu’en septembre 2012. Les entreprises concernées commencent à préparer une ouate de cellulose à base de sel d’ammonium.

Des dégagements d’ammoniac permettent le retour des sels de bore

A la rentrée 2012, toutes les entreprises sont passées aux sels d’ammonium. Des dégagements d’ammoniac sont alors relevés sur nombre de chantiers. La CCFAT en est alertée et, contre toute attente, décide de « rouvrir la porte aux produits borés jusqu’au 30 juin 2013 ».

 

Aujourd’hui, l’enjeu est donc de trouver une nouvelle formulation qui s’affranchisse autant des sels de bore que des risques de dégagement d’ammoniac. Cette affaire laisse une addition salée à la filière de la ouate et un goût amer chez ses acteurs.

 

Source : Le Moniteur