Impact environnemental du numérique : avis aux utilisateurs

Omniprésence des objets connectés, usage massif des vidéos en ligne, déploiement de la 5G… Avec le développement du numérique, la responsabilité environnementale du secteur s’intensifie. Quel est son impact aujourd’hui en termes de pollution et de consommation d’énergie ? Quelles seront les solutions déployées pour que le numérique reste un allié dans la maîtrise de la consommation énergétique ? Le point sur la situation et les principales solutions à la portée des consommateurs.

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Impacts à plusieurs niveaux : de la fabrication à l’utilisation des objets du numérique

Émissions de gaz à effet de serre, pollution de l’eau et des sols, consommation d’énergie et épuisement des ressources naturelles… Les conséquences écologiques et environnementales du numérique prennent de l’ampleur à mesure que le secteur se développe. Selon le dernier rapport de l’Ademe, en 2019 près de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet serre étaient imputables au numérique. Un chiffre déjà annoncé dans le premier rapport de The Shift Project publié en 2018. Le groupe de réflexion sur les enjeux de la transition carbone, estime que cette part pourrait doubler pour atteindre 8 % d’ici 2025.

 

Près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre du numérique sont dues aux équipements des consommateurs (47 %). La seconde moitié est générée à 28 % par les infrastructures réseau et à 25 % par les data centers (centres de traitement et de stockage de données). Cependant, l’impact environnemental ne se résume pas aux émissions carbonées et les objets du numérique sont source de pollution, à différents niveaux, tout au long de leur cycle de vie :

 

  • Extraction des matières premières ;
  • Fabrication ;
  • Transport ;
  • Distribution ;
  • Utilisation ;
  • Fin de vie.

 

Les objets connectés se complexifient. La fabrication de leurs composants miniaturisés exige des métaux rares et précieux, quand ils ne sont pas dangereux pour la biodiversité et la santé. Leur extraction se fait au prix d’excavations massives de minerais. Les conditions de ces exploitations sont au cœur de conflits géopolitiques et contribuent également à l’épuisement des ressources naturelles, résultats de longs processus géologiques. À l’étape suivante, des traitements chimiques sont nécessaires à la transformation de ces matières premières en composants électroniques. La pollution de l’eau, des sols et les impacts sanitaires sont ainsi particulièrement concentrés dans les phases de fabrication mais aussi en fin de vie. La multiplicité des métaux représente un réel défi pour le recyclage de ces « déchets d’équipements électriques et électroniques » (DEEE) du numérique. La plupart des filières de traitement sont inadaptées et le taux de recyclage des métaux reste faible.

 

Avec l’obsolescence programmée, ces conséquences délétères, prennent encore une toute autre ampleur. Selon les données communiquées par GreenIT.fr (communauté d’acteurs pour le numérique responsable), entre 1985 et 2015, la durée de vie d’un ordinateur a été divisée par 3. Cette réduction est encore plus flagrante pour les téléphones. Avec les appareils connectés, quand il ne s’agit pas d’appât de la nouveauté, la restriction d’accès aux mises à jour correctives contraint l’utilisateur à acheter un modèle plus récent. Les pratiques abusives autour des mises à jour de logiciels font rage, et en Italie l’autorité de la concurrence a déjà condamné Apple et Samsung. En France une enquête préliminaire est en cours, mais l’obligation de disponibilité des mises à jour n’est pas inscrite dans la loi. Seule l’obligation d’information a été retenue dans le projet de loi anti-gaspillage récemment adopté. Un premier pas qui permettra aux consommateurs de connaître la durée d’usage « normal » autorisée par les mises à jour du logiciel fourni au moment de l’achat.

 

Cette transparence est cruciale car la longévité des appareils numériques est un des principaux leviers d’action côté consommateur.

Sobriété numérique : quelles sont les alternatives à la portée des consommateurs ?

Avec le numérique, comme avec n’importe quel secteur, il est possible d’agir à différentes échelles pour limiter l’impact environnemental à un niveau « soutenable ». Voici quelques-unes des bonnes pratiques à adopter en tant qu’utilisateur.

 

Optez pour les appareils reconditionnés et réparez

 

Donner une seconde vie aux objets du numérique participe à la réduction de leur impact environnemental. Il s’agit principalement d’ordinateurs et de téléphones. Contrairement aux ventes d’occasion, les appareils reconditionnés ont été nettoyés, révisés et vérifiés. Ils offrent par ailleurs une garantie légale de conformité de 2 ans. Pensez également à faire valoir la garantie de vos équipements neufs et privilégiez la réparation au remplacement. Des repairs cafés sont à disposition des particuliers dans de nombreuses communes.

 

Les bonnes pratiques sur le web

 

La phase d’utilisation des appareils numériques concentre essentiellement les impacts dus à la consommation d’eau et d’énergie. Réduire cette empreinte, c’est aussi adopter des comportements économes sur la toile, tels que :

 

  • Optimiser la taille des pièces-jointes et éviter la multiplication inutile des destinataires. Lorsque vous envoyez un email, son contenu est réceptionné sur un data center qui traite, stocke et transfère votre message au réseau. Après une phase de transit, le message passe de nouveau par un data center avant d’être transmis au correspondant. Selon l’Ademe, décupler le nombre des destinataires revient à multiplier par 4 l’impact environnemental de la transmission du message ;
  • Stocker le strict nécessaire sur le Cloud. Chaque action de stockage et de consultation entraîne des allers-retours entre serveurs et utilisateurs.

 

Les vidéos en ligne

 

L’« insoutenabilité » de l’usage actuel des vidéos en ligne a été démontré par The Shift Projet, dans son rapport de 2019. Pour illustrer l’ampleur du problème, le think tank français offre quelques points de comparaison :

 

  • La quantité de données pour 10 heures de films haute définition dépasse déjà celle de l’intégralité des articles Wikipédia en anglais au format texte ;
  • En 2018, les vidéos en ligne ont généré autant de gaz à effet de serre que l’Espagne, soit près de 1 % des émissions mondiales. Les vidéos pornographiques concentrent à elles seules 27 % du trafic, soit près de 0,2 % des émissions mondiales ;
  • Les services de vidéos à la demande (NetflixAmazon Prime…) représentent un niveau d’émissions équivalent à celui d’un pays comme le Chili.

 

Le groupe de réflexion pour la sobriété numérique propose notamment de prioriser en fonction du type de contenu. Certains usages sont plus essentiels que d’autres et les premiers ne devraient pas pâtir de la surconsommation des seconds. Il serait possible de conserver un numérique soutenable sur le plan environnemental en rationalisant notre utilisation. Pour cela, quelques gestes simples conseillés par l’Ademe et à appliquer au quotidien :

 

  • Adapter la résolution à la dimension de l’écran, notamment depuis vos smartphones ;
  • Désactiver la lecture automatique ;
  • Pour la musique, privilégier les plateformes de streaming audio au visionnage de clips vidéos.

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Recyclez

 

La fin de vie des équipements, à l’image de la phase de fabrication, est source de pollution et de risques sanitaires. Pour participer à la réduction de ces effets en fin de cycle de vie, pensez à rapporter vos équipements électroniques dans un lieu de recyclage approprié (revendeur en informatiques, bornes de collecte…).