Faciliter la rénovation plutôt qu’exclure les passoires énergétiques de la location ?

Plusieurs membres du CSCEE (Conseil Supérieur de la Construction et de l’Efficacité Énergétique) réclament une étude d’impact sur les effets d’un retrait définitif des passoires thermiques (logements classés F ou G) du marché locatif. Selon eux, cette méthode contre-productive découragerait les rénovations énergétiques tout en mettant à mal un marché déjà tendu, sur lequel la demande reste perpétuellement supérieure à l’offre.

Des réglementations qui rendraient automatiquement les passoires thermiques interdites à la location

Dans le cadre de la PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie), de la RE 2020 (réglementation environnementale 2020) et de la stratégie bas carbone 2050, il est question de diminuer le facteur d’énergie primaire (Fep).

 

Au sein des immeubles, une telle mesure pourrait avoir des conséquences néfastes pour la planète : si l’on réduit le coefficient d’énergie primaire de 2,58 à 2,1, comme le préconise actuellement la RE 2020, on risque d’alourdir la facture énergétique des Français en hiver. Pire encore, ce type de scénario encouragerait les consommateurs à ressortir des appareils peu rentables et incohérents avec les objectifs de transition énergétique comme le convecteur électrique, selon les propos de l’Association Française du Gaz relayés par le site Batiactu.

 

D’après le Conseil national de l’ordre des architectes (Cnoa) mais aussi France nature environnement, ce changement de base dans le coefficient d’énergie primaire induirait – par ailleurs – le retrait immédiat de milliers de logements du parc locatif, parce qu’ils ont un DPE (diagnostic de performance énergétique) F ou G et font partie de ce que l’on appelle les « passoires thermiques ». D’autres acteurs du CSCEE, comme Syntec ingénierie ou encore le réseau pour la transition énergétique, déplorent également cette pratique qu’ils jugent cohérente et profitable pour personne.

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Inciter à la rénovation : la seule solution contre les passoires thermiques ?

Avançant d’ores et déjà que les perspectives de la précédente PPE n’ont pas été respectées, les opposants à cette diminution du coefficient d’énergie primaire dénoncent le choix des pouvoirs publics, qui se fient uniquement à leurs propres hypothèses pour les prochaines décennies, mais qui ne tiennent pas compte des difficultés pour atteindre les objectifs fixés en termes de réduction des émissions de CO² et d’augmentation de l’efficacité énergétique des bâtiments.

 

Dans le BTP, on a développé une nouvelle formation pour adapter la rénovation énergétique au contexte actuel. Dans cette même optique, on demande une plus grande sensibilisation des familles modestes aux aides disponibles pour qu’elles engagent des travaux dans leur propre habitation.

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Par exemple, aujourd’hui, si de nombreux programmes « Coup de pouce » ont été instaurés (pour déposer une chaudière fioul, pour isoler des combles perdus), rien n’est fait pour l’isolation des murs, qui permet pourtant d’aboutir sur un bien meilleur confort thermique à l’intérieur des logements.

 

De plus, sachant qu’il existe des aides pour financer la rénovation des copropriétés, le CSCEE souhaite réellement éviter de réduire encore l’offre locative, alors même qu’elle est déjà insuffisante pour répondre aux besoins des Français. Il préconise plutôt de réhabiliter aussi rapidement que possible les immeubles les plus problématiques, ceux qui sont classés F ou G, mais pas de les retirer immédiatement du marché locatif (ce qui découragerait définitivement les propriétaires de rénover).

 

Si l’étude d’impact exigée au sujet de l’exclusion des passoires thermiques du marché locatif révèle des résultats inquiétants en termes d’équilibre entre l’offre et la demande, les acteurs du BTP vont réclamer des subventionnements supérieurs pour les travaux d’isolation, qui sont moins favorisés que les démarches consistant à acheter des équipements utilisant des énergies renouvelables.