Le gouvernement en croisade contre le chauffage domestique au fioul

Article de notre partenaire Le Monde de l’Energie

 

Le fioul est actuellement la 3ème énergie de chauffage des foyers français, après le gaz naturel et l’électricité.

 

Pourtant, à l’instar du charbon, il s’agit d’une ressource énergétique dont la cote de popularité est en chute libre ces dernières années.

 

Combustible dérivé du pétrole, le fioul présente en effet un bilan carbone catastrophique : sa combustion pour la production de chaleur est en effet responsable de différents types de pollution (dioxyde de carbone, particules fines, monoxyde de carbone…) qui contribuent largement au réchauffement climatique.

 

Résultat : le fioul reste une des solutions de chauffage les plus polluantes. Dans le cadre de notre transition énergétique, le gouvernement souhaite inciter les Français à basculer vers des appareils de chauffage bas carbone pour remplacer le fioul. Le premier ministre vient notamment d’annoncer l’instauration d’une prime à la conversion des chaudières au fioul.

Se débarrasser des chaudières fioul d’ici 10 ans

Invité sur RTL pour évoquer la hausse des prix du carburant et la grogne des automobilistes, le premier ministre Édouard Philippe en a profité pour évoquer diverses mesures mises en place par le gouvernement pour accompagner les Français dans la transition énergétique.

 

Parmi ces mesures figure une prime à la conversion destinée à permettre aux foyers de mettre au rebus leur chaudière au fioul.

 

“L’État a placé les Français dans une situation de dépendance à une énergie chère, étrangère et polluante. Nous allons développer la prime à la conversion des chaudières pour faire en sorte que les Français puissent se libérer de cette contrainte extraordinaire d’utiliser le fioul pour se chauffer”, a expliqué M. Philippe.

 

L’objectif du gouvernement est on ne peut plus simple : se débarrasser de toutes les chaudières individuelles au fioul au cours des 10 prochaines années.

Un bilan carbone catastrophique

Pendant longtemps l’État a favorisé l’achat d’une chaudière au fioul pour la production de chaleur, via notamment le crédit d’impôt pour la transition énergétique (Cite).

 

En janvier 2017, un foyer s’équipant d’une telle chaudière pouvait prétendre à une réduction fiscale de près de 30%. Petit à petit, ces aides ont été supprimées par l’État afin de ne plus orienter les foyers vers cette solution de chauffage.

 

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) estime en effet que le fioul domestique est la ressource énergétique la plus polluante pour la production de chaleur domestique.

 

De son extraction jusqu’à sa combustion, les émissions de gaz à effet de serre du fioul s’élèvent à 466 kilogrammes de dioxyde de carbone par MWh produit, contre 180 pour le chauffage électrique et 222 pour le chauffage au gaz.

 

Désormais, l’objectif du gouvernement est d’aider les ménages à se débarrasser de leur installation au fioul grâce à l’instauration d’une prime à la conversion.

 

Ainsi, les ménages qui se débarrassent d’une chaudière au fioul pour installer un équipement plus récent et moins polluant peuvent prétendre à une aide allant de 2.000 à 3.000 euros en fonction de leurs revenus.

Les alternatives écologiques au fioul domestique?

Aujourd’hui, quelles sont les alternatives réellement écologiques qui s’offrent du coup aux citoyens ?

 

La chaudière biomasse est bien souvent la première option qui vient en tête. Cette alternative au fioul fonctionne avec du bois, des sous-produits du bois et des résidus organiques (pailles, coques de fruits…).

 

Si son bilan carbone en fait une alternative plus respectueuse de l’environnement par rapport au fioul, elle affiche un coût d’achat légèrement élevé. De plus, une chaudière biomasse ne se révèlera pas un équipement pertinent pour les habitations en zones fortement urbanisées en raison de leur éloignement des ressources en bois.

 

Autre alternative, les chaudières à gaz à haute performance. “C’est une solution à faible investissement et économe à l’usage, mais à terme, elle a les mêmes inconvénients que le fioul en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre. Il se peut qu’elle ne bénéficie plus d’aides publiques à l’avenir”, explique cependant l’Ademe.

 

Troisième équipement représentant une véritable alternative écologique au fioul, les pompes à chaleur. Ces équipements permettent de capter l’énergie renouvelable présente dans l’air afin de la restituer sous forme de chaleur.

 

Les pompes à chaleur présentent un bilan carbone extrêmement faible (90% d’émissions de CO2 en moins qu’une chaudière au fioul) et induisent de véritables économies d’énergies pour les ménages.

 

Le coût d’investissement pour une pompe à chaleur est important mais il peut être couvert par diverses aides financières (CITE, aides Anah…).

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