Des « casques verts » à l’ONU ?
Depuis longtemps, les scientifiques prédisent le déclenchement de conflits en raison du changement climatique. Au vu de la situation actuelle, il est donc légitime que le Conseil de Sécurité de l’ONU se soit penché sur la question lors de la réunion spéciale sur le climat. Les membres ont débattu sur la nécessité et la pertinence de l’intervention des Nations Unies dans les violences engendrées par la hausse du niveau des mers et la raréfaction des ressources. En effet, selon les estimations du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), les températures devraient, d’ici la fin du siècle, augmenter de 2 à 4°C et le niveau des mers monter de 20 à 80 cm, poussant ainsi près de 200 millions de personnes à l’exil. En outre, inondations, tsunami, sécheresses et autres catastrophes naturelles devraient se multiplier et être de plus en plus intenses. Ces chiffres laissent craindre des dégâts économiques et une stabilité sociale mise à mal dans de nombreux pays, surtout ceux où les ressources naturelles essentielles, telles que l’eau se raréfient.
Les « pour »
Evidemment, l’initiative divise au sein des membres du Conseil de Sécurité. Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, s’est montré favorable à l’extension du champ d’action de l’ONU aux conflits environnementaux. Il considère que le changement climatique est une menace pour la paix et la sécurité mondiales. Les îles comme Tuvalu, les Seychelles ou les Maldives, directement concernées par la montée des eaux, souhaitent que le changement climatique devienne une priorité internationale. Pour Marcus Stephen, le président de Nauru, Etat insulaire d’Océanie, le climat représente « une menace aussi importante que la prolifération nucléaire ou le terrorisme international ».
Les « contre »
La Chine et la Russie refusent cette intervention, jugeant que les problèmes environnementaux n’étaient pas du ressort de l’ONU mais de celui des experts scientifiques. Plus étrange, l’Allemagne s’est également exprimée contre cette idée, estimant qu’une telle action était « prématurée » et que le rôle de ces casques verts serait trop proche de celui des actuels casques bleus dans les pays les plus fragiles.
Finalement, le sujet des casques verts n’a pas été tranché. Cependant, un consensus a tout de même été trouvé sur le fait que « de possibles effets négatifs du changement climatique pourraient, sur le long terme, aggraver certaines menaces existantes qui pèsent sur la paix et la sécurité internationale ». La question reviendra donc lors de la prochaine conférence de l’ONU sur le climat, soit en décembre à Durban en Afrique du Sud.