La peinture solaire, une source d’énergie pour la maison

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Des chercheurs du Royal Melbourne Institute of Technology (RMIT) ont mis au point une peinture révolutionnaire, capable de produire du carburant à hydrogène en transformant l’air humide et la lumière du soleil. Une peinture solaire qui pourrait faire de la maison toute entière une source d’énergie propre.

La peinture solaire est propre

Il existe à l’heure actuelle plusieurs technologies qui permettent de faire fonctionner les maisons avec une énergie propre ; c’est notamment le cas avec les panneaux photovoltaïques et, plus récemment, les tuiles solaires développées par l’entreprise Tesla d’Elon Musk, qui fonctionnent sur le principe des panneaux solaires, mais en étant deux fois plus efficaces et bien plus esthétiques. Une nouvelle initiative est à ajouter à la liste : une peinture solaire, venant tout droit d’Australie. Cette peinture est composé du classique oxyde de titane déjà utilisé dans de nombreuses peintures murales, et d’un composé nouveau, le sulfate de molybdène synthétique, qui a la propriété d’être semi-conducteur. Celui-ci agit à l’instar du gel de silice présent dans de nombreux produits de consommation et dont le rôle est d’empêcher les dommages liés à l’absorption de l’humidité. Or, ce matériau absorbe l’énergie solaire ainsi que l’humidité de l’air ambiant. Il se comporte comme un semi-conducteur et catalyse le fractionnement des molécules d’eau en oxygène et en hydrogène ; c’est-à-dire qu’il est capable de diviser la vapeur d’eau pour générer de l’hydrogène. Ce dernier élément peut alors être recueilli pour être utilisé comme une source d’énergie, par exemple pour alimenter une voiture électrique ou pour être stocké dans une pile à combustible. L’ajout de ce nouveau matériau est dès lors susceptible de transformer un banal mur en un système récupérant de l’énergie et créant du carburant.

Un produit bientôt dans les rayons ?

Pour le moment, cette peinture n’est pas encore commercialisable. Mais selon le Dr. Torben Daeneke, qui a collaboré à l’étude du RMIT avec le professeur Kourosh Kalantar-zadeh, le produit final ne devrait pas être cher à produire. Il affirme également que cette peinture pourrait être utilisée sous une large variété de climats, qu’ils soient humides et chaud ou secs, à condition qu’il y ait des étendues d’eau à proximité. Il suffit en effet que l’air renferme de la vapeur d’eau pour que la peinture puisse produire de l’énergie. C’est pourquoi cette peinture possède un indéniable avantage sur les panneaux solaires : alors que ceux-ci nécessitent une exposition suffisante à la lumière, cette peinture se contente d’une atmosphère humide. Et toute surface est susceptible d’être peinte, des murs de la maison à la niche du chien en passant par les clôtures. L’équipe estime à environ cinq ans le travail nécessaire sur cette peinture avant qu’elle ne soit commercialisable.

Un produit innovant qui n’est pas sans concurrent

L’équipe de chercheurs australiens ne sont pas les premiers à travailler sur une peinture aux propriétés photovoltaïques. La peinture photovoltaïque a fait l’objet d’études depuis 2006 déjà, notamment avec Ted Sargent, un jeune chercheur de l’Université de Toronto, qui a inventé un matériau nanotechnologique ultra souple, au point de pouvoir être incorporé à une peinture ; ce matériau plastique est un alliage entre un polymère organique et des « boîtes quantiques » de plusieurs tailles, nanoparticules qui permettre de rendre le support très flexible ; il est en outre très efficace, ne se contentant pas d’absorber la lumière visible mais pouvant également exploiter celle infrarouge, ce qui augmente de 30 % le rendement par rapport aux cellules photovoltaïques en plastiques traditionnelles, et ce, même si le temps est couvert.

 

On peut également penser à la découverte en 2012 de chercheurs de l’université de Sheffield, au Royaume-Uni, concernant les pérovskites et leurs propriétés photovoltaïques capables de concurrencer sérieusement le silicium avec des rendements plus importants ; ils ont une bonne absorption de la lumière et de bonnes capacités à séparer les charges électriques, tout en pouvant être manipulés sous forme de peinture, le tout avec un coût de fabrication très abordable.

 

Cette récente innovation de 2017 montre que la recherche autour des énergies propres continue à être très active. L’objectif est de remplacer à terme les énergies fossiles, qui vont vers leur fin et sont sources de pollution, tout en contribuant fortement au changement climatique. Des pays comme le Canada, la Grande-Bretagne ou encore la Chine ont fait de la peinture photovoltaïque un axe prioritaire de recherche, même si des travaux de plusieurs années seront nécessaires avant de disposer d’un produit commercialisable, et ce, quelle soit la technologie.

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