De la récupération de chaleur grâce aux chaudières numériques

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Dans la ville de demain, la transition numérique pourrait accompagner la transition énergétique. Avec les « chaudières numériques », la chaleur produite par des serveurs de calcul informatique est récupérée pour chauffer des habitations à moindre coût, réduire le gaspillage énergétique et les émissions de gaz à effet de serre.

Une chaleur abondante non exploitée

Les data centers sont des salles regroupant serveurs, ordinateurs et autre matériel informatique. Ces machines de calcul puissantes dégagent une quantité importante de chaleur lorsqu’elles fonctionnent.

 

Pour éviter la surchauffe de ces équipements, les data centers sont donc abondamment climatisés et représentent une consommation excessive d’énergie. Ils sont pourtant plus que nécessaires et de plus en plus nombreux pour accompagner le phénomène du « Big Data ».

 

Pour lutter contre ce paradoxe, des start-ups ont eu l’idée d’exploiter la chaleur créée par ces data centers pour chauffer des logements. La climatisation n’est ainsi plus nécessaire puisque la chaleur est extraite pour être utilisée ailleurs !

Comment marchent les chaudières numériques ?

La « production des chaleur numérique » peut se faire de deux façons. Elle peut être centralisée via l’utilisation d’un data center pour chauffer un ensemble de bâtiments. Mais elle peut également être décentralisée lorsque le matériel informatique est réparti dans divers radiateurs placés dans chaque logement à chauffer.

 

Un exemple de production centralisée est donné par la start-up Stimergy. Gagnante de plusieurs trophées pour son innovation depuis 2013, elle continue d’implanter progressivement ses chaudières numériques en France. Elle a par exemple équipé des immeubles de logements à Nantes et Grenoble ou encore une partie du bassin intérieure de la piscine de la Butte-Aux-Cailles à Paris de chaudières numériques. Concrètement, les serveurs sont enfermés dans une cuve métallique et plongés dans un bain d’huile. Le liquide monte en température grâce à la chaleur dégagée par les machines informatiques, une chaleur ensuite récupérée pour chauffer de l’eau. Ce sont 80 litres d’eau chaude par jour qui peuvent être produits grâce à un serveur, soit la consommation de 2 adultes et 1 enfant. Les économies d’énergie pourraient s’élever à 40% pour des bâtiments de logements collectifs, qui utilisent ainsi moins de gaz pour se chauffer.

 

Dans le cas d’une production de chaleur décentralisée, il s’agit par exemple des radiateurs Q.rad proposés par l’entreprise Quarnot Computing. Ces radiateurs abritent des processeurs de calcul loués par des banques, des studios d’animation 3D ou encore des instituts de recherche. La consommation d’électricité utilisée par le radiateur est remboursée à l’occupant, qui bénéficie donc d’un chauffage gratuit !

Du donnant-donnant pour les locataires de serveurs et les bénéficiaires du chauffage

Dans tous les cas, la location d’espace pour placer les serveurs est moins coûteuse pour les entreprises puisqu’il n’est pas nécessaire d’y installer un système de climatisation particulièrement énergivore. En contrepartie, le prix du kWh d’énergie est bien plus avantageux pour les bénéficiaires du chauffage.

 

C’est donc une relation donnant-donnant pour limiter le gaspillage d’énergie et accompagner les transitions énergétique et numérique intelligemment.

 

Une limitation subsiste sur la confidentialité des données. La délocalisation des serveurs de données au plus près des bâtiments à chauffer n’est pas compatible avec n’importe quelle activité. En effet, il est bien plus compliqué d’assurer la sécurité des données dans ce cas. Le secteur de la rénovation énergétique ne sera donc pas le seul impacté. Du travail en perspective pour les métiers de la cybersécurité !

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