Maisons individuelles : la rénovation énergétique repensée

Une nouvelle étude émise par l’institut négaWatt vient bousculer certaines idées reçues liées à la rénovation énergétique. Dénonçant fermement les travaux partiels qui ne solutionnent qu’une partie des problèmes de précarité énergétique, cette publication insiste sur l’efficacité des rénovations complètes pour supprimer le phénomène des « passoires » (maisons qui coûtent très cher à chauffer l’hiver). Un enjeu de taille, à l’heure où l’on considère qu’environ 8 millions de maisons construites avant 1975 doivent être entièrement remises à neuf.

En finir avec les rénovations partielles, coûteuses et peu efficaces

Dans le plan de rénovation élaboré par le gouvernement, on prévoit d’encourager un maximum de travaux « simples » supposés augmenter sensiblement les performances énergétiques du bâtiment, à l’image du changement de chaudière, de l’installation d’un système programmable ou encore de l’isolation des combles.

 

Cette stratégie fait l’objet de vives critiques émises par négaWatt et la SEM Énergies Posit’if. Selon eux, cette méthode ne profite pas aux propriétaires, qui doivent assumer des coûts cumulés représentant finalement une enveloppe conséquente, tout en composant avec des inconvénients dérangeants (comme une mauvaise qualité de l’air, par exemple). En effet, en se concentrant sur les travaux simples, on en oublie d’autres éléments clés, déterminants afin d’optimiser les consommations du bâtiment !

 

Selon Vincent Legrand, gérant de l’Institut négaWatt, la rénovation par étapes ne permet pas de résoudre l’intégralité du problème, ni même de répondre aux exigences fixées pour l’horizon 2050.

Simplifier les aides à la rénovation pour encourager les projets d’envergure globale

Beaucoup de particuliers lancent des rénovations partielles parce qu’ils n’ont pas suffisamment d’argent pour envisager un projet global. Pour autant, cette initiative ne leur profite pas autant que prévu, car régler un problème sans se soucier de tous les autres facteurs aggravants ne génère pas la baisse de dépenses énergétiques tant attendue.

 

Afin de booster les rénovations complètes en France, l’étude émet l’idée d’un prêt bonifié, semblable au prêt à taux zéro, pour remplacer tous les dispositifs actuels, jugés trop complexes. En effet, entre la TVA réduite, le CITE et les aides de l’ADEME, les Français ne savent plus à qui s’adresser pour financer leur rénovation énergétique !

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Concrètement, au lieu de devoir constituer plusieurs dossiers, envoyer les mêmes pièces justificatives à des interlocuteurs différents et remplir des dizaines de formulaires, les Français obtiendraient ce prêt par l’intermédiaire d’un dossier unique, ce qui faciliterait aussi le traitement du côté des services administratifs.

 

Pour que ce prêt soit le plus attractif possible, il faudra que les mensualités soient égales ou inférieures à la facture de chauffage avant les travaux.

Une meilleure structuration de l’offre du côté des professionnels

La rénovation complète effraie parfois les propriétaires même quand ils disposent des ressources financières nécessaires : pour isoler les combles, installer une nouvelle chaudière, changer les ouvertures ou encore mettre en place la domotique chez soi, il faut solliciter de nombreuses entreprises différentes. Alors même qu’ils ont déjà des difficultés à trouver les professionnels compétents (labels et qualifications multiples, compétitivité, manque de transparence), ils se sentent vite découragés à l’idée de contacter plusieurs prestataires afin de rénover une maison.

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Du côté des professionnels, des efforts sont nécessaires afin de simplifier les rénovations pour les clients. L’idéal reste de mutualiser les services pour mettre en place des offres complètes, en vue d’optimiser le coût total du projet.

 

Pour ce qui est de la confiance, toutes les opérations doivent être contrôlées par un tiers extérieur, s’assurant de la qualité du chantier. L’institut négaWatt préconise également d’instaurer un système de tiers de proximité, permettant aux particuliers d’avoir un interlocuteur toujours disponible pour conseiller, répondre aux interrogations et accompagner tout au long du chantier.

 

Finalement, devant des rénovations partielles inefficaces et coûteuses, négaWatt ne se contente pas de dénoncer les failles du système : l’Institut recommande de nouvelles pratiques susceptibles de favoriser les rénovations complètes. En parallèle, il ajoute qu’il faudrait que le prêt bonifié dont il est question soit attaché au bien immobilier et non à la personne. En cas de revente, il reposerait alors sur le nouvel acheteur. Une initiative qui pourrait en freiner plus d’un, mais qui ouvrirait pourtant l’accès à la rénovation à un plus grand nombre de ménages (notamment les sujets âgés ou ceux qui souhaitent déménager à moyen terme).