Le puits canadien, une solution controversée

Cet article a été réalisé en étroite collaboration avec Jérôme Ferris, formateur au CFA VAUBAN de Besançon.

 

Le puits canadien aussi appelé « puits provençal » ou encore « puits climatique » est un système de ventilation associé le plus souvent à une VMC double flux. Ce n’est donc ni un appareil de chauffage, ni de climatisation mais bel et bien de ventilation. Certes, si vous installez un puits canadien, vous ferez sûrement des économies d’énergie mais sa fonction première sera toujours le renouvellement d’air de votre logement.

 

Dans cet article, seront détaillés le fonctionnement d’un puits canadien, son association avec une ventilation double flux, les retours sur investissement possibles et un paragraphe sur les dangers du radon.

Le fonctionnement

A 2 mètres de profondeur, la température du sol est relativement stable tout au long de l’année. Elle s’échelonne de 5°C en hiver jusqu’à 13°C en été. Le principe va être de faire circuler de l’air au contact du sous-sol pour récupérer ou délaisser de l’énergie selon la saison, avant de souffler l’air dans l’habitation. Le système de ventilation le plus répandu aujourd’hui est la VMC simple flux. Ce système « basique » est composé d’un ventilateur qui extrait l’air vicié dans les pièces humides (SdB, WC et cuisine). Une dépression se forme dans l’habitation et entraine son renouvellement d’air par le biais des grilles d’air positionnées au-dessus des menuiseries dans les pièces principales. Ce système refroidit considérablement le logement en hiver car la température amenée dans le logement est la même que la température extérieure. L’air qui entrera devra donc être chauffé jusqu’à une température de 20°C.

 

A contrario, un puits canadien fait circuler l’air neuf dans une canalisation enfouie dans le sol avant de le souffler dans l’habitation. Au contact de la terre, l’air véhiculé dans la canalisation va se réchauffer. De même, en période estivale, l’air véhiculé dans le puits canadien se refroidit et possède une température plus faible que celle obtenue avec une ventilation classique. Ces échanges de calories vont permettre de faire des économies d’énergie thermique et climatique. Pour accroitre ces économies, il est conseillé de coupler le puits canadien avec une VMC double flux qui assure un échange d’énergie supplémentaire entre l’air extrait et l’air introduit.

 

Vous cherchez une climatisation à la fois économique et respectueuse de l’environnement ? Vérifiez tout de suite si la Pompe à chaleur air-air réversible est adaptée à votre situation. Cette solution vous permet, en effet, de climatiser votre logement en été mais aussi de le chauffer en hiver, alors calculez dès maintenant vos économies !

Temps de retour sur investissement

En rénovation, le temps moyen de retour sur investissement des installations de puits canadien avec une VMC double flux est long voire même très long. Ceci est dû au coût de terrassement pour l’enfouissement de la canalisation, à 2 mètres de profondeur. L’absence de subventions de l’État par le manque de crédit d’impôt alloué à ce type d’installation ne permet pas d’amortir rapidement le coût important de l’installation. Pour réduire ce temps, il est essentiel de penser à l’installation du puits en amont de la construction de son logement. Profiter des engins de terrassement lors des fondations de la maison vous permettra de mutualiser les coûts de terrassement du puits canadien et d’accélérer le retour sur investissement.

Les dangers du radon

Le radon est un gaz radioactif naturel issu de l’uranium. Une étude révèle que le radon est la première cause de cancer du poumon chez les non-fumeurs. Tout le territoire n’est pas soumis aux mêmes remontées de radon en surface. Il existe des zones plus sensibles à ces phénomènes comme la Bretagne, le Massif Central et la Corse. Alors pourquoi parle-t-on de cause à effet entre puits canadien et radon ? Simplement car certains puits canadiens ne sont pas étanches. Lors de l’installation du système il faut utiliser des canalisations étanches et colmater correctement les éventuels raccords afin d’éviter une infiltration de radon dans le réseau de ventilation. Il faut tout de même souligner qu’un puits canadien non étanche n’est pas le seul vecteur probable d’introduction de radon dans un logement : Une ventilation simple flux qui met le logement en dépression, peut provoquer une aspiration de radon si l’étanchéité des parois en contact avec le sol n’est pas satisfaisante.