La précarité énergétique et ses conséquences sur la santé

La précarité énergétique est un phénomène bien présent dans notre pays. Aujourd’hui, plus de 3,8 millions de personnes sont dans cette situation en France. Lorsque l’accès au confort primaire tel que le chauffage est limité, quelles sont les répercussions sur la vie de ces personnes ? Leur santé en pâtit-elle ?

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La précarité énergétique rend malade

Avant de traiter le lien entre santé et précarité énergétique, il est essentiel de comprendre cette dernière notion. Celle-ci qualifie toute personne confrontée à des factures énergétiques démesurées. Ainsi, en France, le seuil de précarité énergétique est atteint lorsque plus de 10 % des revenus servent à régler les factures d’énergie.

Lorsque payer leurs factures énergétiques devient un fardeau, ces personnes ont tendance à limiter leur consommation d’énergie et notamment le chauffage. De même, il arrive qu’elles se retrouvent en situation d’impayé et que l’accès à l’énergie leur soit coupé.

L’étude, intitulée « Quand le logement rend malade », menée par la Fondation Abbé-Pierre, a tenté de faire le lien entre précarité énergétique et santé. Selon celle-ci, la causalité entre certaines maladies et la précarité énergétique serait vérifiée.

Pour réaliser l’étude, deux groupes de personnes défavorisées ont été comparés. L’un en situation de précarité énergétique, appelé « groupe exposé » et l’autre n’ayant pas ce problème, appelé « groupe non exposé ».

Les logements du premier groupe sont souvent mal isolés, mal ventilés et sujets à l’humidité et la moisissure. Leurs habitants ont souvent du mal à se chauffer pour des raisons financières mais aussi car elles sont souvent équipées de chauffage d’appoint, difficilement gérable.

Les conclusions de cette étude sont claires. Le groupe exposé est plus souvent sujet à des maladies plus ou moins graves que le deuxième groupe. Ainsi, ils sont plus régulièrement victimes de maux de tête, de problèmes respiratoires (bronchites, asthmes allergies…), ostéo-articulaires (arthrose) et neurologiques (dépression). De même, en hiver, ils ont plus tendance à souffrir de pathologies bénignes telles que des rhumes, des angines, des grippes

Lutter contre ce fléau social

Face à l’importante part de la population en situation de précarité énergétique, donc confrontée à de tels risques sanitaires, il est impératif que des mesures concrètes soient menées en France.

Plusieurs acteurs agissent à différentes échelles pour résoudre ce problème. L’Agence Nationale de l’Habitat (Anah) est aujourd’hui considérée comme la référence de la lutte contre la précarité énergétique. En 2013, elle disposait d’un budget de plus de 540 millions d’euros pour financer les travaux de rénovation énergétique des ménages les plus modestes. Cette même année, plus de 31.235 foyers ont été rénovés grâce aux aides de l’Anah.

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La Fondation Abbé-Pierre a également prouvé, depuis sa création, son engagement dans la lutte contre la précarité énergétique. A travers ses différents programmes, elle a financé, depuis 2005, la construction ou la rénovation de plus de 7.000 logements très économes en énergie destinés à des ménages modestes. Par ailleurs, elle soutient et assure également la pérennité du « Réseau des Acteurs de la Pauvreté et de la Précarité Énergétique dans les Logements » (RAPPEL).

De nombreuses actions ont également été mises en place par le gouvernement. Par exemple, un objectif de 500.000 logements rénovés par an d’ici 2017 a été fixé par l’ancienne ministre de l’Égalité des Territoires et du Logement, Cécile Duflot, et de nombreuses aides financières ont été instaurées pour y parvenir.

Par ailleurs, la rénovation énergétique s’inscrit comme un pilier de la future loi sur la transition énergétique dont les grandes lignes viennent d’être présentées par Ségolène Royal au Conseil des Ministres.